Édition du jeudi 18 février 2016
Crise de l'agriculture : nouvelles annonces du gouvernement
Face à la profonde crise économique et sociale qu’ils traversent, les agriculteurs ne désarment pas : d’un bout à l’autre du pays, jour après jour, les actions se succèdent. Le gouvernement a annoncé hier des mesures d’aide et d’accompagnement.
Hier, c’était le périphérique de Rennes qui était bloqué par des centaines de tracteurs ; la veille, celui de Caen, en Normandie. Les jours précédents, de telles actions – blocage de routes, manifestations devant des préfectures, etc. – ont eu lieu du Bas-Rhin au Gard, du Nord au Tarn-et-Garonne… Partout les mêmes mots, la même exaspération d'agriculteurs qui expliquent qu’ils produisent depuis des mois à perte. Les causes en sont multiples : la fin des quotas laitiers européens qui a, selon l’expression du député de la Dordogne Germinal Peiro, hier, « livré l’économie agricole à la brutalité de la seule loi des marchés » ; l’effondrement du marché asiatique et l’embargo russe sur les produits français ; et surtout – et c’est ce que dénoncent les éleveurs avec le plus de vigueur – la guerre des prix que se livrent les enseignes de la grande distribution, qui amène de nombreux agriculteurs à devoir vendre leurs produits aux enseignes plus bas que le coût de production. De même, les grands industriels de la viande ne respectent pas les prix minimum fixés par le gouvernement l’an dernier.
C’est en Bretagne que la crise semble la plus profonde. Au point que l’Association départementale des maires du Finistère, la semaine dernière, a publié un communiqué pour dire son soutien aux agriculteurs et « sa profonde inquiétude » pour l’avenir de ce secteur. L’association demande « une mobilisation urgente et collective de tous, sans débordements de violence », avec comme perspective que « des prix soient fixés qui permettent aux agriculteurs de vivre de leur travail », que « les charges fiscales, sociales et environnementales qui pèsent sur les exploitations » soient « réexaminées », que s’arrête « la surenchère réglementaire ». Les maires du Finistère, devant « la détresse humaine » des agriculteurs, « tirent la sonnette d’alarme » et demandent que ce dossier revienne « au cœur du débat régional, national et européen ».
Le gouvernement a commencé à apporter des réponses concrètes à la crise, hier, avec un train de mesures annoncées par le Premier ministre, qu’il a détaillées devant l’Assemblée nationale. La plus emblématique est « une baisse immédiate de sept points de cotisations sociales pour tous les agriculteurs, par décret ». Cette baisse s’ajoute à celle de trois points sur les cotisations familiales, en vigueur depuis un an. Ces exonérations représentent un effort de « 730 millions d’euros » pour l’État. Le gouvernement annonce également « en faveur des agriculteurs qui auraient dégagé en 2015 un revenu très faible ou n’auraient pas eu de revenus », la mise en place « d’une année blanche sociale par report automatique d’un an, reconductible dans la limite de 3 ans, sans aucune démarche de l’agriculteur, sans pénalités ni intérêts de retard, de toutes les cotisations 2016 ». Manuel Valls a également dit sa volonté d’engager une diminution des normes applicables aux exploitations, « sans moins-disant environnemental ».
Un premier effort a été également engagé par les grandes enseignes et les industriels – sous la pression du gouvernement qui « attend d’eux des signes concrets de leur volonté d’enrayer la baisse des prix », a détaillé le Premier ministre. La Fédération du commerce et de la distribution a d’ailleurs annoncé la finalisation d’un « fonds de solidarité de 100 millions d’euros » pour les éleveurs de porcs.
La FNSEA, le principal syndicat agricole, a salué les baisses de cotisations et décidera aujourd’hui, lors de son conseil d’administration national, des suites du mouvement. Mais il n’est pas certain qu’elle réussira à convaincre la base si elle appelle à l’arrêt du mouvement : les agriculteurs, plus qu’une baisse des charges – même s’ils ne la refusent pas – demandent avant tout des prix « suffisamment élevés pour pouvoir vivre dignement », comme disait l’un d’entre eux hier dans la presse.
Rappelons que l’été dernier, l’AMF avait proposé une piste pour améliorer la situation des éleveurs : permettre aux collectivités, de façon juridiquement sécurisée, d’alimenter les cantines scolaires avec des produits locaux. Ce dossier ne semble pas avoir particulièrement avancé depuis.
Hier, c’était le périphérique de Rennes qui était bloqué par des centaines de tracteurs ; la veille, celui de Caen, en Normandie. Les jours précédents, de telles actions – blocage de routes, manifestations devant des préfectures, etc. – ont eu lieu du Bas-Rhin au Gard, du Nord au Tarn-et-Garonne… Partout les mêmes mots, la même exaspération d'agriculteurs qui expliquent qu’ils produisent depuis des mois à perte. Les causes en sont multiples : la fin des quotas laitiers européens qui a, selon l’expression du député de la Dordogne Germinal Peiro, hier, « livré l’économie agricole à la brutalité de la seule loi des marchés » ; l’effondrement du marché asiatique et l’embargo russe sur les produits français ; et surtout – et c’est ce que dénoncent les éleveurs avec le plus de vigueur – la guerre des prix que se livrent les enseignes de la grande distribution, qui amène de nombreux agriculteurs à devoir vendre leurs produits aux enseignes plus bas que le coût de production. De même, les grands industriels de la viande ne respectent pas les prix minimum fixés par le gouvernement l’an dernier.
C’est en Bretagne que la crise semble la plus profonde. Au point que l’Association départementale des maires du Finistère, la semaine dernière, a publié un communiqué pour dire son soutien aux agriculteurs et « sa profonde inquiétude » pour l’avenir de ce secteur. L’association demande « une mobilisation urgente et collective de tous, sans débordements de violence », avec comme perspective que « des prix soient fixés qui permettent aux agriculteurs de vivre de leur travail », que « les charges fiscales, sociales et environnementales qui pèsent sur les exploitations » soient « réexaminées », que s’arrête « la surenchère réglementaire ». Les maires du Finistère, devant « la détresse humaine » des agriculteurs, « tirent la sonnette d’alarme » et demandent que ce dossier revienne « au cœur du débat régional, national et européen ».
Le gouvernement a commencé à apporter des réponses concrètes à la crise, hier, avec un train de mesures annoncées par le Premier ministre, qu’il a détaillées devant l’Assemblée nationale. La plus emblématique est « une baisse immédiate de sept points de cotisations sociales pour tous les agriculteurs, par décret ». Cette baisse s’ajoute à celle de trois points sur les cotisations familiales, en vigueur depuis un an. Ces exonérations représentent un effort de « 730 millions d’euros » pour l’État. Le gouvernement annonce également « en faveur des agriculteurs qui auraient dégagé en 2015 un revenu très faible ou n’auraient pas eu de revenus », la mise en place « d’une année blanche sociale par report automatique d’un an, reconductible dans la limite de 3 ans, sans aucune démarche de l’agriculteur, sans pénalités ni intérêts de retard, de toutes les cotisations 2016 ». Manuel Valls a également dit sa volonté d’engager une diminution des normes applicables aux exploitations, « sans moins-disant environnemental ».
Un premier effort a été également engagé par les grandes enseignes et les industriels – sous la pression du gouvernement qui « attend d’eux des signes concrets de leur volonté d’enrayer la baisse des prix », a détaillé le Premier ministre. La Fédération du commerce et de la distribution a d’ailleurs annoncé la finalisation d’un « fonds de solidarité de 100 millions d’euros » pour les éleveurs de porcs.
La FNSEA, le principal syndicat agricole, a salué les baisses de cotisations et décidera aujourd’hui, lors de son conseil d’administration national, des suites du mouvement. Mais il n’est pas certain qu’elle réussira à convaincre la base si elle appelle à l’arrêt du mouvement : les agriculteurs, plus qu’une baisse des charges – même s’ils ne la refusent pas – demandent avant tout des prix « suffisamment élevés pour pouvoir vivre dignement », comme disait l’un d’entre eux hier dans la presse.
Rappelons que l’été dernier, l’AMF avait proposé une piste pour améliorer la situation des éleveurs : permettre aux collectivités, de façon juridiquement sécurisée, d’alimenter les cantines scolaires avec des produits locaux. Ce dossier ne semble pas avoir particulièrement avancé depuis.
F.L.
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